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Une nature à découvrir

Une nature à découvrir

                 Allons nous promener au bois…
                          … tant que sorciers et sorcières n’y sont pas !
                    
                 Petit bois blinois plein de mystères. Autour affleurent trilobites et autres coquillages marins fossiles du mésolithique. Un site fort ancien donc ! Sur la pente, vers la vallée de l’Isac, s’alignent des pierres couchées. Mégalithes provocateurs abattus au début de l’ère chrétienne ? C’était la coutume dans les premiers siècles pour lutter contre certains cultes païens. On cassait, couchait ou christianisait…
                Un lieu habité depuis longtemps comme en témoignent la toponymie (charbonnières, tanneries)  et les cercles noirs qui apparaissent sur le terrain labouré. La présence de fragons et d’empierrements aussi, les « fours » découverts lors de défrichements au début du XIXème siècle, la carte de Cassini (XVIIIème siècle)…Couple
                Au milieu de ce qui reste du bois, au croisement d’allées, un cercle de pierres attire l’attention. Lieu de rites mystérieux ? De bal des sorcières ? On imagine bien ces êtres « possédés » se contorsionnant autour de rochers où s’exercent de sinistres rituels… Mais, comme pour Carabosse à Guémené, la malédiction de Sodome semble s’être abattue sur le lieu. Les arbres qui poussent là sont tordus reproduisant des danses lascives, voire de monstrueux accouplements. Imagination bien sûr, mais spectacle figé étonnant !
                Plus loin, autour de rares pins, des sangliers reproduisent ces danses antiques en tournant autour des arbres jusqu’à creuser le sol et mettre à jour la pierre sacrificielle. Et, récemment, j’ai repéré une piste de terre noire dépourvue de feuilles mortes, autour d’une souche sombre, mystérieuse idole pour un tout aussi mystérieux peuple du bois.
                La nature offre bien des surprises et alimente vite l’imagination quand on se promène les yeux ouverts et l’esprit libre…
                                                                                                                                                                                                                      Laurent
 
                Un petit chemin qui sent la violette
                A deux pas de chez moi, en forêt du Gâvre, est un sentier qui chemine au bord du ruisseau du Perche. C’est un endroit humide  avec peu d’arbres, mais beaucoup de lierre et de fleurs, d’abord les pervenches, puis les primevères, les anémones, l’ail sauvage.
                Ce sont des tapis de fleurs. S’il fait beau, ça sent bon. Aujourd’hui, j’ai découvert des fritillaires, petites clochettes mauves qui abondaient autrefois au bord des ruisseaux.
                Cet endroit calme mériterait d’être préservé car ce lieu est beau en toute saison et semble encore un peu sauvage.
                Si vous passez par là, je vous invite à admirer les primevères odorantes, les sentir si le nez vous démange, mais n’allez pas en prélever, elles ne se plairaient pas dans votre jardin, et il n’y aurait que vous à en profiter.
                                                                                                                                                                                                                           Annie
                Soirée faune
                Crachin breton ce vendredi soir. Malgré cette météo grise, nous sommes trois à partir vers les plaines sauvages de l’ouest. Patrick, à la fois guide et chauffeur, nous conduit de routes en chemins boueux et cahoteux. C’est Laurent qui apercevra les 2 premiers animaux : des chevreuils qui paissent tranquillement dans une prairie. Le mâle, tête dressée, statufié, nous surveille, prêt à lancer l’alerte. Mais notre immoGphardebilité le rassure.
                Quasiment sans quitter la voiture, tout au plus en faisant quelques pas sur les chemins ou le long des haies, nous découvrirons ensuite de nombreux cervidés «éloignés de leur berceau gâvrais où, selon Patrick, les cerfs retournent régulièrement par des chemins connus. Trop parfois. Et notre spécialiste d’évoquer des scènes de braconnage…
                Voici 2 biches, mère et fille, qui s’éloignent d’un pas élégant. Un spectacle grandiose qui ne peut qu’inciter au respect de la nature. Et là, tout un troupeau : daguet, mulet (cerf ayant perdu ses bois), biches… une dizaine d’animaux qui paissent, se poursuivent au milieu de la prairie. Les jumelles apportent les détails d’une vie naturelle dont la civilisation nous éloigne de plus en plus.
                Une ferme. Halte paisible. Ryan s’arrête un long moment face à de touchantes scènes maternelles : jeunes veaux à la tétée, certains museaux dégoulinent du lait chaud et nourrissant. Immobiles, rassurantes, les mères aux robes brunes donnent un coup de langue aux jeunes, des caresses chaudes, l’instinct maternel. Le long du talus, au bord de la route, à l’abri du vent, plusieurs veaux sont enroulés sur eux-mêmes, déjà plongés dans les rêves nocturnes. Nature domestique apaisée, apaisante.
                Nous poursuivons notre route dans la nuit tombante. Le regard désormais affûté de ryan distinguera au long des haies, en lisière de petits bois, sept ou huit autres cervidés, une vingtaine au total que nous veillons à ne pas trop apeurer.
                Patrick nous signale la fuite d’un renard, le vol lourd d’un rapace nocturne, les nombreux passages d’animaux sur les talus, des chemins suivis de jour en jour vers les pâturages. Ces pâturages qu’il rêve de voir réintroduit en forêt du Gâvre, à la fois pour favoriser le retour des cervidés, la protection des jeunes feuillus, l’attrait touristique… Vains souhaits : la mode aujourd’hui est aux crapauds, grenouilles – rousses de préférence -, batraciens et serpents. A préserver bien sûr… mais le spectacle qu’ils offrent n’a rien à voir avec le grandiose opéra muet vécu ce soir.
                Sur le chemin du retour nous évitons au mieux les crapauds qui s’attardent sur la route séparant le bois de leur quotidien de l’ancienne carrière où ils doivent se rendre pour assurer la survie de l’espèce.
                Quelle place notre monde moderne peut-il réserver à cette vie sauvage, naturelle ? Nous évoquons volontiers les éléphants, rhinocéros et autres animaux exotiques, mais la question se pose aussi chez nous.
                                                                                                                                                                                                                Laurent