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Chasses aux déchets

Chasses aux déchets

A Vay :

                Suite à un signalement de Tony fin septembre 2017, nous partons en repérage dans les sablières de la Pelliais. Nous remarquons quelques nouveaux déchets plastiques à l’entrée Est. Ensuite, par le chemin praticable, nous pénétrons au cœur du site où nous sommes surpris par le niveau extrêmement bas des étangs. Cette situation révèle la présence de nombreux déchets déposés là au fil du temps et, par endroits, une abondance de bouteilles de verre, de bouteilles et plastiques divers si bien qu’Estéban décide d’organiser un après-midi « regroupement de déchets ».2dechets

                Nous nous retrouvons donc sur place le samedi suivant munis de gants, bottes, cordes, pinces à déchets… Et la récolte est fructueuse malgré le petit nombre de participants. Aux « hommes » de base, Estéban et Laurent, se joignent momentanément Killian et un Tony en méforme.

                A la corde nous sortons de la vase et hissons sur le plateau un aspirateur bientôt rejoint par un tambour de machine à laver, 2 fauteuils et divers objets polluants. Mais nos efforts sont vains pour déplacer un châssis de voiture et d’autres encombrants mal identifiés à demi enfouis dans une boue épaisse et nauséabonde. Nous nous indignons devant l’attitude de ceux qui ont déposé ces déchets (il est vrai que les déchetteries étaient peu développées dans le passé), mais aussi jeté plus récemment quantité de contenants plastiques, de bouteilles de verre (2 sacs de chaque espèce récupérés). Il reste aussi une barque en voie de décomposition.

                Un chercheur de champignons édenté : quelques chicots noircis, « brûlés par le tabac », selon Estéban, nous indique que sous les ronciers où « même les chiens de chasse ne peuvent plus pénétrer » se cachent bien d’autres dépôts polluants. Pas question pour lui de pêcher là, alors qu’au temps de sa jeunesse il s’y baignait. Il faut ajouter à cette pollution l’invasion de lagarosiphon majeur qui colonise presque tous les plans d’eau et les sombres écrevisses de Louisiane présents même au sein des boues les plus douteuses.

                Un travail intense en cet après-midi, mais le sentiment d’avoir rempli un devoir, accompli une œuvre utile. Nous quittons les lieux avec l’espoir que des « Chemins d’avenir » plus respectueux de la nature seront adoptés par nos concitoyens.

Bois de Beaumont à Blain :

                A travers bois nous rejoignons une large allée visiblement fréquentée par des véhicules à moteur. Nous sommes sur l’ancien parcours de moto-cross. Devant nous, une étendue boueuse aux profondes ornières que les amateurs de raids semblent apprécier. Alors que nous contournons la vasière, Estéban se lance le défi de traverser : adieu belles baskets noires, bonjour grises chaussettes de boue ! Le regard affuté, Nohan découvre un couple de coulemelles. Laurent ramasse les premiers déchets : canettes, bouteilles plastiques qui rejoignent le sac poubelle d’une Marie-Josée indignée.

                Là-haut, la cabane continue de souffrir : planches arrachées, parfois remplacées. Encore des déchets… D’autres sont disséminés en bordure de la carrière que nous côtoyons, au milieu des fougères. Dans l’eau, basse en cette saison, deux masses métalliques émergent, mais nous n’avons pas les moyens de les retirer. La balade se poursuit sur les sentiers accidentés, au milieu des fougères qui cachent bâches et plastiques divers.

Au Gâvre :

                Fin janvier 2018, en se rendant au jardin, nos jeunes ont aperçu des déchets flottant dans le ruisseau qui longe la route du Martrais au Gâvre. L’occasion d’organiser une expédition. Bottes, sacs poubelles, combinaison pour le plus prévoyant… et même des fourches !

  • Eh oui, il faut bien se défendre face aux ragondins, sourit Estéban
  • Et surtout, c’est utile pour sortir les déchets des fossés sans se salir les mains, ajoute Nohann

    Ils sont donc six : 4 à pied, 2 à vélo qui nous quittent à mi-chemin pour assurer le ravitaillement des travailleurs, tandis que FX rejoint le stade voisin pour l’entrainement du soir. Titouan « pêcheur sans gaule », tente de poser un pied dans le ruisseau pour récupérer un plastique récalcitrant. Vous devinez le résultat : la botte se transforme en baignoire ! L’eau vidée, il faudra s’activer pour réchauffer le « bouillon ».

    Des prises, il y en a, majoritairement des morceaux de plastique, sacs et bouteilles, mais aussi quelques pancartes peut-être apportées par le vent. Le plus insolite : une masse. Intrigué par un objet orangé enfoui dans le fossé, Antoine a tiré et sorti de la vase une masse de 3kg au manche plastique un peu détérioré !Rouleur

    Quant à Estéban, toujours aussi passionné par le bois, il extrait de l’eau des broussailles, un piquet et une bûche d’environ 40cm de diamètre. Trop lourde pour être portée au jardin. Mais, si vous connaissez Estéban, vous savez qu’il n’abandonne pas facilement ! Imaginez-le à genoux roulant sa bûche sur une bonne centaine de mètres, et en montée… avant de s’écrouler sur l’herbe vaseuse du jardin !

    C’est sous la pluie et le vent que chacun pose pour la photo finale, fier d’avoir lutté contre la pollution. Pensez-y quand vous critiquerez les jeunes pour leur inaction, leur dépendance aux portables et réseaux sociaux… il existe un autre monde que « Chemins d’avenir » les encourage à découvrir, et dont ils s’emparent volontiers. Un monde de liberté, d’initiatives, de protection de l’environnement…