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Novembre 2011

Novembre 2011

  Novembre

 
   " Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville"
   Novembre à l’horizontal, larmes sur les tombes,
   Croix blanches dans les prés,
   Souvenirs souvenirs des tueries passées
   Des crimes perpétrés, des sacrifices, des vies prises ou données.
   On assassine en Syrie. Cris de révolte. Paroles, paroles, corps ensanglantés
   On assassine en Afrique, en Asie dans le silence des médias
   Et je lis « Comptine pour l’enfant-soldat ».
   On viole, on frappe, on insulte, on assassine en Europe, en France aussi
   Novembre de pluie et de larmes
   De regrets, de violence et d’armes.
 
   Dans les bois la chasse a repris
   On rit en tirant perdrix et faisans que l’on vient de lâcher
   Quel plaisir de voir s’écrouler la biche affolée
   La cane qui abandonne sa couvée
   Tandis que pleure du matin au soir le col vert esseulé.
   Dans la forêt proche, chiens et cavaliers excités
  Cernent cerfs et chevreuils désarmés
  A l’affût on tire le sanglier
  Qu’hier on nourrissait !
  Pan ! Pan ! Taïaut ! Taïaut !
  Abois, trompes sonnent la mort dans les prés et les bois.
 
  Sur le sol se couchent
  Définitivement
  Après un dernier vol lent
  Les feuilles mordorées.
  Les fleurs quittent les tiges pourrissantes
  La boue colle aux chaussures, salit.
  Longs bras sombres tendus vers le ciel
  Où courent des nuages menaçants
  Les arbres deviennent funèbres.
  Et gronde l’orage
  Inondations, tempêtes, terre qui tremble…
 
Novembre aux couleurs chatoyantes
Chrysanthèmes, cyclamens
A la joie détournée.
Forêt d’or au soleil retrouvé
Rouge des chênes et des érables
Champignons qui naissent un matin
Egaient et parfument les sous-bois
Font rêver les papilles de saveurs nouvelles.
Et pousse le blé, verdissent les prairies
L’on s’extasie devant tant de beauté !
 
Du rouge au brun
Du jaune au vert
Du gris au noir
Des arbres dressent leurs fragiles remparts
Derrière, Roumains,
Se cachent des villages en sursis.
Horizons de bois
Derniers refuges tailladés de vertes prairies,
De champs dénudés aux tons bruns. Un héron tend son long cou
Méfiant
Au milieu du troupeau noir et blanc.
 
Le lièvre quitte son gîte, oreilles dressées
Bady attend au coin de la maison
La chasse aux cailloux, sa passion,
Rêve de PAD, Thomas, de matches endiablés.
Tiens, voilà les oies
Longs V cacardant au-dessus des toits
Vers des espaces plus chaleureux
Et pourtant la douceur règne encore
S’éternise en nos climats bouleversés
 
Brumes du matin qui cachent les aspérités
Papillons du midi sur les pommes pourries
Vols crépusculaires d’étourneaux
Qui virevoltent au-dessus de la saulaie
Virages brusques et ordonnés
Si harmonieux !
Confuses criailleries
Ou récits d’une journée d’aventures
Dans les branches du dortoir
Où s'étend le noir.
 
Au jardin, bras et méninges travaillent
Projets nouveaux, initiatives
Eliminer les déchets, réduire le gaspillage
Créer de nouvelles sensations
Pourquoi pas un jardin des odeurs ?
Procurer refuge à l’oiseau, au hérisson
Informer l’homme de bonne volonté
Et surtout offrir dialogue, respect, fraternité
Sourire et espoir
A l’enfant, au vieillard
A tous ces citoyens divisés
Qui doivent s’unir pour gagner !
 
Marceau, Benjamin, les Nicolas, Axel
Pâtissier, agriculteur, mécano, commerciaux
Vont de cours en stages
Découvrent, apprennent
Fiers de nouveaux savoirs
De qualités et personnalités reconnues
Arthur, Pierre- Axel, Thomas, Adrien …
Font face aux maths, physique, français,
Et même à l’anglais, voire l’espagnol ou l’italien
Et voguent vers un avenir encore mal défini
S’occuper d’animaux, devenir acteurs du développement durable
Se mêler de justice, de politique, et transformer le monde…
Ce monde que Thomas contemple du sommet de l’arbre, perché,
Que PAD affronte, ballon de rugby à la main
Qu’Arthur parcourt avec les copains
 
Angèle, vive et insouciante, propose, ordonne
Change d’avis
Apporte vie au jardin
En compagnie de Robin
Et de la terre, leur amie
Margo et Clara modèrent les ardeurs
Et François-Xavier
Laboure, sème, récolte,
Du haut de ses quatre ans il fait visiter « son » domaine
Parole facile, sourire aux lèvres.
Novembre, des vies qui s’affirment
Au mépris des esprits chagrins.
 
Pour nous, sextuple A précieux et souriant,
Annie fleurit le sous-bois de chênes,
Avec Elizabeth et Véronique elle allonge un divan de terre
Etire des bonshommes de fer
Face aux chèvres, bon public.
Laurent sarcle les allées
Plante les fruitiers
Didier « croque » les animaux, suggère une éthique,
Alain fournit une armoire
Patrick marche sur les chemins
Marie-José, aux poules, apporte tous ses soins
Et leur tient le crachoir, certains soirs.
 
Et si on partait en Angleterre
A vélo, bien sûr
Escalader l’île aux pies
Naviguer à Guerlédan
Explorer étangs et terril d’Abbaretz
Protéger lycopodes et plantes rares
Valoriser les anciennes sablières
Et les voies ferrées oubliées
Partager savoirs et espoirs
Sauver les jardins en ville
Fournir à tous une nourriture saine
Eliminer pesticides, insecticides
Et frelons homicides
Pour les abeilles, les insectes, la vie !
 
Triple 11, triple A
On ne parle qu’argent
Economie, rigueur, emprunts, faillite
Mondialisation qui écrase
Les vieux pays, jadis triomphants
Atome, aéroport, terres bétonnées
Futures élections
On s’oppose, on injurie
L’autre, responsable de tous les maux.
Pour quand « l’imagination au pouvoir »
"Sous les pavés la plage" 
Une place pour chaque humain
Pour chaque vie
Dans un monde renouvelé, sans conflit ?
 
Connaître et protéger la Nature
Créer des Chemins d’avenir
Noble et rude aventure !!!