2017 - Rando forêt : la Magdeleine
C’est à l’initiative d’Amélie que nous avons organisé une double randonnée en forêt fin juillet. Un groupe emmené par Tony a tracé librement son itinéraire VTT, tandis que les marcheurs cheminaient tranquillement vers le rendez-vous commun.
A pieds, nous sommes partis de la chapelle de la Magdeleine, cœur d’une ancienne léproserie, soigneusement entretenue et restaurée par les villageois qui en sont propriétaires. Puis nous avons emprunté une ancienne voie ferrée, l’occasion d’évoquer l’Histoire de la forêt et l’intense activité qui y régnait au XIXème siècle avec, en particulier, la fabrication et l’exportation de sabots. A l’intersection avec l’allée de la Fontaine Robin, nous avons retrouvé nos cyclistes un peu perdus dans la lecture des cartes… Ici, le paysage est différent, nous n’évoluons plus sous de frais ombrages, sur la droite s’étend une végétation de taillis, par endroits des troncs « oubliés » se dissimulent sous les ronces et les fougères. Au creux du vallon, le chemin a été récemment rénové selon Annie, mais les travaux ont sans doute été mal effectués : le pont qui domine un ruisseau à sec – comme tout ceux que nous découvrirons au cours de la rando – s’effondre.
Nouvelle intersection : nous empruntons l’allée de la Magdeleine. Sur la gauche des chênes se meurent après une dernière coupe d’éclaircie. Le stress de ne plus être protégé par les congénères ou une maladie comme l’affirme Estéban ? Il ajoute qu’un technicien forestier lui a déclaré que des pins seraient plantés pour remplacer la chênaie en raison de la pauvreté du terrain.
Voici à nouveau l’ancienne voie ferrée qui côtoie un ruisseau, à sec bien sûr, et une étendue de fourrés qui a remplacé les chênes abattus. Sous les arbustes se dissimulent d’importants dépôts de scories de fer. Ici, dans les premiers siècles, se dressaient de bas fourneaux qui transformaient tant bien que mal le minerai en métal. Sur la droite, nous suivons un sentier jusqu’à la fontaine Pétaud dont le toit de pierres émerge à peine du sol. A son pied, Amélie déniche un bocal de « géocaching ». Les messages à l’intérieur sont dégradés par l’humidité… Par la route nous rejoignons une cabane en bois en même temps qu’arrivent nos cyclistes. Repos et tranquillité, loin des bruits de moteur, pour un pique-nique prolongé…
Retour plus au nord par des sentiers à peine dessinés où nous errons jusqu’à une tanière de blaireaux qui semble de moins en moins fréquentée. Puis nous longeons un talus près d’un nouveau ruisseau. De l’autre côté s’étend une véritable jungle de buissons épais, lianes et branchages. Enfin nous retrouvons le « sentier officiel » et son pont de bois pourrissant, contournons la prairie abandonnée où récemment s’est tenue une triste « free party » avant de pénétrer sous les dômes majestueux des Chêtelons, certainement les plus beaux chênes de la forêt avec d’imposants troncs droits dressés vers le ciel tout là haut. C’est là que nous pouvons vraiment apprécier la majesté de la forêt, ce qui explique notre suggestion à propos de la rénovation du sentier des Chêtelons d’inverser le circuit actuel afin de terminer la marche au milieu de cette magnificence.
Dernière portion de notre circuit, la route empierrée qui longe l’arboretum en voie de transformation (voir bulletin n° 35). Sur notre gauche une haie bocagère récente constitue un brise-vent de qualité. A gauche, la clôture en grillage a besoin d’être renouvelée. L’espace de l’ancien arboretum n’est pas entretenu. Nous distinguons toutefois les pommiers plantés au printemps dans les espaces nus. A l’entrée, une pancarte promet la réouverture « dans quelques mois » de ce lieu devenu « verger conservatoire ».
Au final, une agréable sortie en respectant le rythme de chacun. Un type de sortie qu’Amélie aimerait renouveler. Avis aux amateurs !
Rando 2 : vers les blockhaus
Toujours à l’initiative d’Amélie, nous sommes une dizaine, marcheurs et cyclistes, au départ allée du Rozay. Objectif du jour : rejoindre les blockhaus, souvenirs de la seconde guerre mondiale. A bonne allure, nous bifurquons sur l’allée de la Géline où une galle de chêne donne l’occasion à Jocelyne d’évoquer des souvenirs d’enfance :
« C’est avec ces sortes de billes que nous jouions à l’école. D’ailleurs, la plupart de nos jeux étaient fournis par la nature, nos parents n’avaient pas les moyens d’en acheter. Ainsi, avec les glands nous fabriquions bagues et boucles d’oreilles… ». Si bien qu’au retour Estéban montera son entreprise de fabrication de boucles d’oreilles « nature » mises gratuitement à disposition des membres de l’association…
Voici sur notre gauche un premier blockhaus, long bâtiment de béton armé d’un peu plus d’un mètre de hauteur que chacun s’efforce d’escalader. A l’extrémité de l’allée, deux autres édifices carrés sont fermés, uniquement accessible aux chauves-souris. Derrière l’un d’eux, comme d’habitude malheureusement, se cachent des sacs de déchets.
C’est alors que nous rejoignent les cyclistes avec qui nous effectuons le tour des quais sur la voie en béton créée par les anglais avant d’être utilisée par les allemands. L’un des bâtiments a été partiellement détruit par une bombe. D’ailleurs, nous découvrons à proximité deux trous d’obus impressionnants. Tout aussi impressionnant un immense mur de bois, des pins coupés en tronçons de 3 mètres par les voraces machines qui hantent le sous-bois en hiver. Pause photo sur ce qui ressemble à une ancienne guérite où Tony découvre une mâchoire… avec toutes ses dents ! Des escaliers permettent d’accéder sur les quais où l’on retrouve les traces d’anciennes constructions abritant les camions militaires : poteaux métalliques sciés, verre armé… Sur ces édifices guerriers, nous traçons dans la poussière accumulée le mot « PAIX ».
La seconde partie de la rando nous conduit par une piste équestre à la rencontre d’autres blockhaus dissimulés à l’intérieur du bois. Ils sont en cours de fermeture avec seulement deux fenêtres à barreaux pour l’accès des chauves-souris. On peut regretter que quelques-uns n’aient pas été maintenus en l’état par respect pour l’Histoire. Afin d’amener les parpaings et le ciment nécessaires à la fermeture, des chemins ont été débroussaillés. Heureusement, le témoin le plus intéressant est toujours là : un blockhaus côtoie un énorme trou d’obus. Ses murs ont tout juste été décalés et la voûte fendillée, quelques tôles percées par les éclats sont encore disséminées à proximité. Nous contournons des fondrières argileuses et finalement notre guide admet être un peu perdu « comme souvent quand je viens par ici, c’est pourquoi j’ai prévu des boussoles ». L’occasion pour Estéban, Kaéla et Loann d’apprendre à utiliser cet instrument « miracle » qui nous remet rapidement sur la bonne piste. Pas facile toutefois pour les cyclistes qui nous ont suivi et sont parfois obligés de porter leur engin afin de franchir de profond fossé. D’autres préfèrent s’aventurer sur des ponts naturels, des troncs qui se sont mis gracieusement à notre disposition… Toujours aussi ardents, nous suivons d’un bon pas l’allée de la Géline retrouvée puis celle de Rozay. Estéban et Loann précèdent le groupe. Résistants les jeunes !
Mais la journée n’est pas terminée ! Estéban a prévu des grillades et dès notre arrivée au jardin il s’active autour du « barbecue ». Après un apéro « jus de fruits », Véronique nous propose un délicieux plat de pâtes et légumes du jardin, le temps que les saucisses grillent à point. Puis Anita nous sert sa spécialité normande : la teurgoule, un riz au lait cuit durant 4 à 5 heures dans un plat adapté. Délicieux et idéal pour achever de remplir les estomacs affamés !
Por' s’empli' la goule
Y faut d’la teurgoule
Car no s’ra terjous gourmands
D’nos vieux plats normands.
(chanson populaire normande)
Puis, après la vaisselle, tandis que Jocelyne et Christiane s’activent à l’arrosage du jardin, Amélie propose une partie de mölky remportée par Laurent. Nous l’accompagnons ensuite à la ferme familiale où Paul nous propose une démonstration de drône. Nous sommes subjugués par sa maîtrise et les performances de l’engin, un gros insecte redoutable !
Dernière étape pour Elisabeth, Véronique et Amélie : une nuit au jardin sur le grand sommier/palette fourni par l’entreprise Chaignon. Des matelas mousse adoucissent la dureté des lames de bois mais, comme l’avait prédit Laurent, la pluie viendra troubler le sommeil de nos dames. Une bâche avait bien été installée en guise de toit, mais la pluie s’est invitée sur les pieds des uns, les flancs des autres… Pas de quoi décourager nos amateurs de « Belle Etoile » qui envisagent de nouvelles nuits « nature » avec réveil au chant des coqs.