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Promenades matinales en forêt

Promenades matinales en forêt

                Neuf heures. Il a plu cette nuit, mais le soleil brille éveillant le cuicui des petits oiseaux. Il fait frais, on dirait un matin d’automne propice aux premiers champignons…

                Je prends l’allée forestière de la Fontaine Robin, puis l’ancienne voie ferrée qui surplombe le boisement. Sur la gauche, c’est plutôt bien dégagé avec un joli paysage ; à droite aussi c’est débroussaillé. Un peu plus loin je découvre un petit muret ou un reste de bâtisse, un quai de gare probablement. Je traverse la route et bifurque sur l’allée forestière du Pharel. Sur la gauche, des pins sont barrés de bandes rouges : une prochaine coupe probablement. Deux d’entre eux penchent dangereusement, un autre plus gros semble en pleine forme, mais je n’y connais rien en sylviculture. A droite, un arbre remarquable, un douglas énorme, se dresse. Ses voisins n’auront pas la chance d’atteindre son grand âge et sa majesté.

                Je continue ma promenade sur le sentier de l’imaginaire « Il était une fois… ». C’est calme, sinueux. Une borne annonce l’étape des « bûcherons », mais le site paraît à l’abandon. L’association des « Rendez-vous de l’imaginaire » qui animait ce sentier du moine Guénaël n’est plus là pour le faire vivre. Je rêve… Je me mets à croire qu’un renouveau est possible, qu’il suffirait que quelques personnes se mobilisent…Passerelle

                Je traverse une route et suis les berges d’un ruisseau. Elles paraissent fragiles, creusées par endroits par les crues d’hiver. Je cherche la passerelle qui permet de traverser, mais elle a disparu ! Non, elle git dans le cours d’eau où elle fait barrage. Heureusement, le ruisseau est à sec aujourd’hui, son lit de graviers mis à nu. Mais, aux premières pluies d’automne et d’hiver, comment fera-t-on pour traverser ? Décidément, la « forêt loisir », « accueil du public » est négligée, pas assez entretenue à mon goût. Des projets ont vu le jour avec des investissements financiers, humains… et puis tout s’arrête faute d’argent, de motivation, de volonté.

                Retour vers la Maillardais. Je savoure quelques mûres bien juteuses, admire des bruyères de différentes couleurs… mais il me semble qu’il y en a moins que l’année passée. Tiens, un chevreuil traverse l’allée, s’arrête, me regarde. Je me fige. Il dresse sa tête d’un étage, puis d’un autre avant de détaler.

                C’était une bonne idée cette promenade matinale. Qui est prêt à m’accompagner pour une prochaine sortie tôt le matin ?

                Nouvelle promenade quelques jours plus tard, avec l’espoir de cueillir des champignons. Je découvre une parcelle « nettoyée ». Pourtant je n’entends ni ne vois d’engins ou de forestiers et il y a peu de déchets de bois.

                Près du pont de la Maillardais en direction du rond-point de l’étoile, l’espace est parcouru par de nombreux méandres du Perche qui tantôt s’élargit, parfois coule entre des berges rapprochées qui s’effondrent. C’est tout un réseau d’eau qui se rassemble ici provoquant des inondations en période pluvieuse. De gros arbres implantés sur les berges menacent de tomber, d’autres ont déjà chuté : des « ponts » sur le ruisseau, des branchages qui encombrent… Le paysage se transforme, un marécage semble naître…

Annie