Arbtor

Sentier des Chêtelons rénové

En forêt du Gâvre,

Nouveau sentier des Chêtelons et son application mobile

 

           Triofontaine     Fin juillet, à l’initiative de Julian, nous avons testé le nouveau sentier des Chêtelons en forêt du Gâvre et son application mobile conçue par Mme Rade.

        Pas de surprise quant au tracé, il suit précisément ce que nous avions préconisé en guidant la stagiaire ONF chargée du projet sur le terrain. Les différentes parties du circuit en boucle permettent une plongée dans les diverses atmosphères forestières : voûte verdoyante, sous-bois épais et sombre, lisière lumineuse, futaies de tous âges avec, pour terminer, l’apothéose des Chêtelons aux chênes particulièrement impressionnants (voir ci-dessous 1). Pas de route (sinon simplement traversées), le tracé est exclusivement forestier avec une cabane à mi-chemin. Par rapport au sentier ancien, on ajoute des aspects historiques (voies ferrées, anciens métiers…) et légendaires (fontaine Pétaud). A noter toutefois la traversée de plusieurs zones humides, ce qui peut rendre le circuit moins praticable à certaines saisons. Mais des passerelles sont posées sur les ruisseaux, des ponts sur les fossés, il suffit de choisir les chaussures adaptées… et un bon répulsif pour les moustiques omniprésents !

                L’application mobile :

                Bien conçue, elle donne une vue d’ensemble du tracé avec des points clé où l’on bénéficie d’explications sur la gestion de la forêt, l’Histoire et les légendes, la faune, les oiseaux dont le chant égaie la dernière étape, l’atmosphère ambiante… Sur le circuit, vous êtes identifié  par une petite flèche qui s’avance en même temps que vous. Et, pour ceux qui ne possèdent pas de portable, les traditionnelles marques sur les arbres (jaunes en l’occurrence) servent de guide. Peu de risque de se perdre !

          Quelques remarques :PanneauchEntarboretum

                *Le point de départ d’abord et le sens du trajet mal définis sur l’application. Par contre, parvenus sur le parking de l’arboretum, on bénéficie de 2 panneaux explicatifs clairs. L’un reproduit la carte du sentier, l’autre l’ensemble des circuits pédestres proposés sur Blain et Le Gâvre. Intéressante initiative.

               A ces panneaux s’ajoute une table de pique-nique.

       Vif regret toutefois en ce qui concerne l’environnement : les plantations IKEA inaugurées par l’ambassadeur de Suède, disparaissent sous les saules et ronces ; l’arboretum n’est pas du tout entretenu : une mer de carottes sauvages en fleurs !. Pourtant, des efforts avaient été faits fin 2017/début 2018 avec la plantation de pommiers par les écoliers gâvrais, le relèvement des grillages endommagés et le remplacement du sas d’entrée pour éviter l’intrusion des animaux…

                *La présence de « rubalises » plastiques peu écologiques dans les arbres… Nous avons pris soin de les ôter.

               *Les premiers méfaits liés à une augmentation de la fréquentation des lieux : quelques papiers et plastiques, mais surtout les dégradations opérées au niveau de la Fontaine Pétaud : inscriptions sur les pierres bois jetés dans le puits, bocal « géocaching » disparu. Julian pense l’avoir aperçu dans l’eau de la fontaine… Des négligences malheureusement fréquentes lorsqu’un lieu est ouvert au public…

Souhaits et suggestions :

         *Bien sûr, garantir que de prochaines coupes ne viendront pas nuire aux atmosphères du circuit.Fleurs

                *L’enlèvement d’anciens « poteaux guides » qui peuvent tromper le marcheur

                *L’introduction de compléments sur l’application mobile : flore (dans la partie « lisière » par exemple), ateliers gaulois du fer (près de la voie ferrée), ruisseaux et eaux en forêt (niveau passerelle), choix des essences (pins après la voie ferrée), légende et Histoire liées au « Chêne au duc » dont on côtoie l’allée (voir ci-dessous 2), petite faune et bois mort, chasse, sécurité… Certains de ces thèmes peuvent être réservés à d’autres circuits en forêt, une répartition harmonieuse à effectuer en développant d’autres applications mobiles.

                *Et pourquoi pas un concours de nouvelles proposé aux scolaires (comme pour Jules Verne cette année) sur le thème des lieux-dits de la forêt. De quoi exciter bien des imaginations !

                Merci aux initiatrices et conceptrices de ce type d’accueil en forêt autrement plus valorisant – selon nous – que le grossier observatoire à grenouilles 

 

(1) Les Chêtelons :1chetelons

                Sous les hautes frondaisons, l’atmosphère est envoûtante, particulièrement lorsque s’infiltrent les rayons du soleil. C’est vraiment un lieu magique, un royaume féerique. D’ailleurs, il y a quelques années, un jeune – un peu médium – avait repéré à l’entrée du site de mystérieuses croix tressées, un sachet de sel pendu à un arbre au-dessus d’une couche avec un peu d’ensilage de maïs. Sorcellerie ou braconnage ?

                Parmi les chênes, certains sont porteurs de loupes, de balais de sorcière. D’autres ont vrillé comme après un combat avec les esprits ? Contre le vent ?

                En bordure du sentier, FX nous fait remarquer des souches dont la silhouette évoque des animaux pétrifiés. Une bonne fée lutte-t-elle pour protéger les lieux ?

        A proximité, jusqu’à l’an dernier, se dressait un observatoire d’environ 4 mètres de haut. Sur la plateforme – si on n’observait pas grand-chose, les arbres ayant poussé depuis l’implantation  - on bénéficiait pleinement de la sérénité forestière. En été, nous y avons fréquemment pique-niqué le soir…Gueule

                Ne serait-il pas possible de recréer l’atmosphère forestière et mystérieuse de cette « cabane » dans les arbres ?

                Espérons surtout que ce site merveilleux sera protégé des dents avides de ceux qui ne pensent que rentabilité et bois monnaie !!!

(2) Le chêne au duc :

                A deux pas de la voie ferrée, en traversant la route de « l’épine des haies », vous découvrez l’allée du « chêne au duc ». A proximité se dressait un chêne millénaire (10 mètres de circonférence à la base) disparu au siècle dernier. Louis XII lui aurait rendu visite lors de son séjour en Bretagne. A son ombre, l’armée du breton Conan le Tors se serait reposée avant d’affronter Foulque et ses hommes. Réveillé en sursaut par le chant d’un corbeau, le breton entend l’oiseau crier « Conquereu… Conquereu… ». Aussitôt, avec ses hommes il prend la direction de Conquereuil où, sur les hauteurs, ils se dissimulent en attendant l’armée du comte d’Anjou. Nous sommes en juin 992, le combat est terrible… Ainsi la légende rejoint l’Histoire, comme c’est souvent le cas dans les lieux boisés qui gardent les traces orales (enjolivées) et physiques du passé. Non loin, on peut d’ailleurs, sur l’autre rive du ruisseau, retrouver en abondance des scories de fer, témoins de la présence de bas fourneaux gaulois. Vous en découvrirez d’autres en forêt, par exemple sur le sentier pédagogique du nord…

                Un autre chêne géant aux dimensions voisines de celles du « Chêne au duc », nommé « François II », se dressait au bord de cette même route de l’épine des haies. En 1905, l’ONF décida de l’abattre et de le commercialiser malgré l’admiration qu’il suscitait parmi les habitants. Selon un témoin « deux hommes ne pouvaient se voir par-dessus son tronc ». Encore aujourd’hui, quel responsable ONF oserait laisser vivre un vieil arbre par simple respect ou admiration ? On évoque la sécurité, la rentabilité… Pourtant, depuis le projet de classement « Natura 2000 », on parle d’îlots de sénescence (d’infimes surfaces) discrètement répartis, de zones de vieillissement tout aussi réduites… Puisse les Chêtelons entrer dans ces cadres…

                On pourrait conclure avec J. E. Hutin : « Au lieu de l’avidité, pratiquons la mesure et le respect. Au lieu de l’immédiateté, mettons en œuvre notre responsabilité vis-à-vis des générations futures. Au lieu de l’exploitation aveugle, retrouvons l’émerveillement devant la splendeur de la Terre. Contemplons-la pour découvrir des chemins nouveaux, respectueux de tous. » Des chemins d’avenir…

(Source documentaire : archives du Gâvre)

Laurent, avec la collaboration de Julian, François-Xavier, Estéban