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Abbaretz

Terrain d'aventures

 

Terrain d’aventures

 

                 Abbaretz, vous connaissez ? Un p’tit bourg banal,  pensez-vous… Non pas !
                Pour moi, le mot sonne gris, gris poussière, gris étain comme les anciennes mines implantées sur la commune. Abba… comme le groupe musical ou comme le verbe abattre ? Retz… comme les rets qui emprisonnent le lion de La Fontaine ? Les rais solaires ou le pays de Barbe Bleue ? Ou encore, selon le site officiel : « abad », abbé en breton pour rappeler des liens avec l’abbaye de Melleray et « béred », cimetière ?
                Toujours est-il que le bourg  « rayonne » par son terril, tour de Babel grise dressée à l’assaut du ciel, tige fouettée par les vents d’une énorme toupie dont le cercle se perd dans les brumes lointaines. C’est là que nous avons décidé de passer une journée « sport, découverte et détente ».
                Dès les premiers pas, Pierre-Axel, Nicolas et les Thomas rêvent de luge. Justement, voici que dans le décor gris lunaire des monticules de résidus, au pied de pistes poussiéreuses, 3 bâches attirent l’œil, éveillent les sourires. Nos jeunes les traîneront une partie de la matinée vers les pentes promises par Laurent.rarbmorts.jpg
                En attendant les montées d’adrénaline, nous suivons un sentier jusqu’à une impressionnante piste de BMX : une succession de sommets soigneusement entretenus par les adeptes de ce sport d’équilibre qui arrivent casqués… une pelle ou un arrosoir à la main… En contrebas, coule un filet d’eau couleur rouille. Quelques bouleaux et callunes tentent de recoloniser ce site désertique.
                Le filet d’eau s’élargit dans un paysage de Far-West : arbres morts, aussi gris que le sol, désert que l’on imagine accablé de chaleur, pétrifié au cœur de l’été. On en vient à rechercher le vol de choucas ou de vautours…  Nous côtoyons une mare rouge sang, sans vie, morte comme le paysage qui l’entoure. Le sol souple garde nos empreintes, un tapis inquiétant prêt à se dérober, que nous quittons pour le plateau poussiéreux, promesse d’épopées.
            rpente.jpgrbolide.jpg    Pierre-Axel et Nicolas testent la bâche-luge qui refuse de répondre à leurs sollicitations. La déception cherche un coupable… Finalement, la face opposée du plateau, quasiment à pic, se prête aux désirs de glisse des ados. Sur le tapis-luge, Pierre-Axel et Nicolas s’élancent. Thomas W. roule en tous sens : tête puis pieds en avant, roulés boulés… Nathan et Thomas C ; s’y mettent aussi, heureux de se retrouver gris de poussière au pied de la pente. On secoue un peu les vêtements et c’est reparti ! Mais l’escalade est plus difficile ; toutefois en suivant des ravines chacun regagne le sommet pour s’élancer à nouveau sous les regards étonnés des adultes.
                Plus loin, sur une pente moins raide, d’autres téméraires tentent la descente en monocycle avec des fortunes diverses.
                Il est difficile de laisser ces sensations fortes pour trouver un lieu de pique-nique à l’abri du vent. Nous finissons par découvrir la table idéale en bordure de l’étang, de l’autre côté de la route. Et c’est le festin… avant de nouvelles étapes.
                D’abord, l’escalade du terril. Les derniers n’ont pas franchi les centaines de marches que déjà Thomas s’est élancé dans la pente par un itinéraire inédit, et n’apparaît plus que comme un point mouvant dans le vallon!
                Là-haut, le vent froid fouette les visages, transperce les vêtements, n’incite guère à s’attarder dans la contemplation de cet étrange paysage ou l’identification des villages qui parsèment la plaine. De retour au bas de la pente, le groupe se divise. Une partie regagne l’étang pour une marche dans les bois autour de la pièce d’eau. Les autres reprennent les descentes vertigineuses et poussiéreuses avant d’aller fureter du côté de l’étang. Seul Nicolas reste à se prélasser dans l’herbe pour une sieste ventée. Demain, il faudra se lever tôt pour aller au travail !
                L’étang, propriété du conseil général, est le domaine privilégié des sports nautiques. Un bâtiment est en cours de construction pour accueillir les pratiquants dans les meilleures conditions. Le sentier des randonneurs serpente de butte en creux offrant de temps à autre une échappée vers le plan d’eau. Des pistes secondaires permettent de tester la souplesse des marcheurs…
                Un lieu insolite que nous incitons chacun à découvrir…