Arbtor

Agir pour une Nature propre

Agir pour une Nature propre

 

Moi aussi, j’agis... pour une Nature propre!

               
« Moi aussi, j’agis »… Une idée du Conseil Général de Loire-Atlantique pour encourager les initiatives liées au développement durable et à la protection de la Nature.
 
                Depuis le lancement de cette proposition, des jeunes de la ComCom ont toujours participé. Ce fut d’abord pour les « ancêtres » de notre association  la création et l’inauguration d’un sentier sur St Omer de Blain avec une classe du collège St Laurent et l’école primaire de St Omer ; puis les plantations et le nettoyage de Beaumont avec la classe « forêt » du même collège ; des sorties découverte et entretien de sentiers sous l’égide de la commune de Blain… Cette année nous avons choisi des lieux liés à deux activités importantes de notre association « Chemins d’avenir ».
 
                D’abord, l’ancienne voie ferrée entre Blain, Le Gâvre et Vay. En parcourant ce chemin que nous  contribuons à restaurer, nous avons remarqué un important dépôt de déchets en contrebas, sur la commune de Vay. L’opération « Moi aussi j’agis » constitue une bonne occasion de sensibiliser commune et habitants, une bonne occasion d’agir avec l’aide matérielle nécessaire.
 
                Autre lieu de nos actions : les anciennes sablières de Vay, à proximité. Parcours, présentation d’une flore rare nécessitant une protection, poursuite du nettoyage entrepris en décembre 2009… autant d’objectifs à mettre en œuvre ensuite.
                C’est pourquoi François et Benjamin, nos correspondants sur Vay, ont transmis le dossier « Moi aussi j’y Vay » au Conseil Général, dossier pris en considération et valorisé par une contribution financière et publicitaire.
                François a donc pris contact avec la commune de Vay pour la mise à disposition d’un tracteur, d’une remorque et d’un stand pour le pique-nique du midi, puis acheté le matériel nécessaire à la mise en œuvre du projet (sécateurs, corde, gants, sacs poubelles…)
 
                Et le samedi 30 octobre, par un temps doux, un soleil caressant et complice, nous  entrons en action. Une tâche énorme : il faut remonter sur l’ancienne voie ferrée une quantité importante de détritus… Tout l’équipement de la maison (four, WC, lavabo, ballons d’eau, canapés, bouteilles…) et même de la ferme (nombreux bidons plastiques, seaux, tôles, barbelés, bâches, bacs, moteurs…). Adolescents et adultes s’attellent à la tâche, tirent les charges les plus lourdes avec une corde. Les plus jeunes emplissent des sacs poubelles de déchets moins volumineux… et peu à peu les lieux reprennent un aspect agréable.
 
                A midi une première remorque chargée de ferrailles diverses prend le chemin de la déchèterie. Pique-nique sur place arrosé du jus de pommes fabriqué il y a peu, et le travail reprend. Dans une seconde remorque s’entassent plastiques et déchets divers. Et il en reste encore ! Nous emplissons la remorque de François avant de laisser les lieux propres. Bien sûr, nous demandons à Monsieur le Maire d’apposer des pancartes pour que ce sous-bois soit désormais respecté. Il serait également bon que la commune du Gâvre rappelle que son ancienne déchèterie située à proximité n’est plus en activité… Un agriculteur de passage ne nous a-t-il pas affirmé avec plus ou moins de bonne foi :
-          Ici, c’est la déchèterie du Gâvre ( !!!)
… Ce qui nous conduit à nous interroger sur le suivi des anciennes déchèteries communales. Y a-t-il une surveillance, une étude des conséquences sur la nappe phréatique, des projets de réhabilitation ?
 
     Un voisin, actif participant à notre action, propose d’effectuer une surveillance. La création d’une bande cyclable attirant touristes et adeptes de déplacements « verts » aiderait à conserver ces lieux propres. Monsieur le Maire se déclare favorable à ce projet et, semble-t-il, les déclarations des élus régionaux vont dans le même sens.
C’est pourquoi nous quittons les lieux pleins d’espoir.
Un groupe se dirige vers la déchèterie pour vider les remorques, un second gagne la sablière proche pour une nouvelle opération « propreté »
        D’abord, nous effectuons un petit tour exploratoire vers le lycopode inondé, une plante « pionnière », contemporaine des dinosaures ! Le paysage est magnifique en ce début d’automne, les bouleaux jaunes se mirent dans les eaux, le sentier serpente de butte en creux révélant au passage champignons, châtaignes, trous d’eau, plantes aux multiples couleurs, trouées vers un horizon d’étangs, d’arbres mordorés, de ciel bleu… Paix et beauté.  Détente aussi pour Thomas et Arthur qui se lancent dans une partie de « base-ball campagnard » suivie d’affrontements amicaux, d’escalade d’un mur de gravier… avant de reprendre le rassemblement des déchets : ferraille, pneus, vieux postes de télé… Nous espérons que la commune réagira rapidement et ôtera ces déchets polluants susceptibles d’en attirer d’autres.
 
         Gardons l’espoir qu’un jour ces lieux seront enfin respectés, redeviendront le « terrain de jeu » d’enfants comme ceux que notre présence a surpris,  lieux de promenades,  de pêche et autres loisirs…

 

Aux Sablières de Vay          

Mercredi… temps froid et gris… mais pas de pluie…
            Rassemblement au jardin pour une matinée « nettoyage de site ». Jérôme, que nous n’avons pas vu depuis longtemps, fait le tour des plantations, s’étonne devant nos légumes encore vaillants. Quelques poireaux et radis noirs lui rappelleront la saveur des lieux.

A l’attaque !

Départ vers les « sablières » de Vay où nous sommes accueillis par Monsieur le Maire en personne. Deux employés municipaux l’accompagnent avec tracteur et remorque.
            Etonnement et indignation : aux déchets précédemment découverts se sont ajoutés du lait –on en comptera 60 litres !-, des filets d’orange… A quel démon vient-on apporter des offrandes en ce lieu ?
            Les employés sont un peu réticents devant ce spectacle :
-         Ce n’est pas à nous de nettoyer la merde des autres !
(Que devrions-nous dire, nous qui ne sommes pas de Vay et sommes bénévoles…)
           Réflexion pleine de bon sens sans doute, mais on nous connaît mal : nous ne sommes pas résolus à laisser faire ! Et la remorque s’emplit rapidement de plastiques et ferrailles divers. Sensible aux plaintes, François propose d’aider au déchargement tandis que Fabienne négocie pour qu’une partie des déchets ne soit pas enterrée sur place, comme on nous le suggère. Dialogue et entraide améliorent la compréhension mutuelle.
Il faudrait faire plusieurs tours pour débarrasser le site des appareils ménagers, seaux de peinture, vêtements usagés… Mais la déchèterie est fermée ! Nous décidons toutefois de continuer le travail et d’entasser. Fabienne explore les fourrés et revient avec une brassée de plastique. S’y ajoutent bouteilles en tout genre, objets parfois difficiles à identifier… et même un sac rempli de laine de mouton !
Marceau est descendu vers les étangs. Aidé de Thomas, il extrait de l’eau un lourd bidon à forte odeur d’essence, des tuyaux, des portières de voiture… En fait de voiture, nous en découvrirons trois. Une carcasse de 4x4 bleu résiste à toutes nos tentatives. Quant à la dernière voiture, à moitié enfouie sous la végétation, inutile d’espérer la déplacer !
Rémi est arrivé. Il s’empare de sacs poubelles qu’un employé municipal a bien voulu apporter. Nous les remplissons rapidement en triant. Puis, à trois, nous partons vers l’étang de Pierre-Axel, près de la route. Le plan d’eau a débordé sur le chemin. Heureusement, nous avons des bottes, sauf Marceau qui patauge dans l’eau glacée en affirmant qu’elle se réchauffe à son contact. Chaud, Marceau ! Et que dire de Thomas qui a mis ¼ d’heure à enfiler des bottes trop petites ? Père Noël, tu sais ce qu’il te reste à faire… Mais, l’aventure, c’est l’aventure…
Il est près de 13 heures quand nous quittons les lieux, non sans avoir établi un barrage sur l’accès principal à l’aide de lourds pneus de camion que nous déplaçons sur une centaine de mètres dans la boue et l’eau gelée. Et promis, nous reviendrons lundi pour continuer le travail ! Nous espérons bien que l’on ne nous fera pas l’affront de laisser sur place les résidus que nous rassemblons !
Reste le problème des pneus, fort nombreux et de toutes tailles, qui ne sont pas acceptés dans les déchèteries. Marceau va se renseigner pour offrir une solution. Nous veillerons aussi à bloquer le passage vers l’étang de la famille de PAD. Quant au maire, il se charge de transmettre l’information aux habitants de sa commune. Il fera disposer des rochers en complément de nos pneus pour fermer le passage principal. Et l’ONC effectuera des rondes de surveillance.
Espérons que ces lieux retrouveront la dignité et la pureté qui attireront des promeneurs attentifs à leur évolution. Voilà un « milieu naturel humide » à préserver et valoriser en priorité. Pourquoi ne pas faire appel au Conseil Général qui se dit sensible à de telles sauvegardes ?
 

Lundi 28 décembre – 14 heures :

Nous nous équipons pour un nouveau combat dans les Sablières. « Combat », et non gentille « BA », comme on a pu le lire dans la presse. Nous sommes convaincus qu’il faut protéger et mettre en valeur une NATURE qui est notre avenir. Et nous agissons en conséquence !
Sur les lieux, nous constatons avec satisfaction que Monsieur le Maire a tenu parole : deux rochers veillent avec nos pneus devant l’accès principal. Nous ajoutons fil de fer, ficelle et pancarte à l’entrée de l’étang de la famille PAD, propre jusqu’à présent –si l’on excepte quelques bocks de bière- mais nous avons découvert un apport régulier de déchets végétaux susceptible de donner de mauvaises habitudes.
Marche joyeuse ensuite dans le marécage, résultat des abondantes pluies de ces derniers jours, puis triste retour à la réalité des déchets dispersés dans deux clairières. Nous entassons du mieux que nous pouvons pour faciliter la tâche des employés municipaux qui reviendront avec tracteur, fourche, remorque – il le faut !
Tandis qu’Arthur, Thomas et Adrien s’éloignent vers un « champ de pneus » afin de constituer un monticule plus facile à déblayer (mais qui en voudra ? Lecteur as-tu une idée ?) ; Pierre-Axel, Laurent, Nicolas et Fabienne ramassent des bouteilles éparpillées, avant de descendre vers « l’étang aux voitures ». Et là, il en faudra de la force, et même un brin de folie ! PAD met en pratique sa devise « Quand je veux, je peux ! » et, devant les yeux incrédules de Laurent, il sort d’un ruisseau le dernier tiers de la voiture dégagée la semaine précédente. Il faut faire appel aux renforts pour le transport. Pendant ce temps, PAD et Nicolas affrontent la voiture bleue dont une partie repose au fond du ruisseau. Armé d’un croc, PAD lutte et triomphe. La partie supérieure du véhicule va rejoindre les déchets accumulés.
Reste le bas de la caisse enfoui dans les ronces et qui, jusqu’à présent, a résisté à toutes les tentatives. Mais PAD, Thomas et Arthur ne céderont pas à cette ferraille. Aidés de Laurent, ils attaquent : deux à l’avant, deux à l’arrière. Et la carcasse bouge ! Par derrière, une énorme ronce fonce sur Laurent et le retient par l’oreille : le sang dégouline. D’autres enserrent le métal et tentent de retenir au sol leur proie. De là-haut la pluie se précipite. Mais Laurent, qui a pu se dégager, s’approche armé d’un pieu. Il soulève et le métal cède ! Arthur a la malencontreuse idée d’approcher un pied. Il pousse un cri et se tord de douleur devant la contre attaque du lourd véhicule… En voilà qui ne connaissent guère « Chemins d’avenir » ! La résistance ne fait qu’accentuer l’énergie des assaillants. On tire d’un même élan, et c’est quelques centimètres de gagnés. Heureusement, à la volonté s’ajoutent les idées : le front rejoint l’arrière et à quatre nous soulevons l’objet de notre ire. Un grand pas est désormais accompli. Nous sortons du roncier et progressons en adoptant la même tactique jusqu’au bord de l’étang… Instants d’hésitation… Elizabeth apparaît sur l’autre rive : on ne saurait la décevoir. Sous l’eau, nous distinguons une étroite bande de terre de 50 cm. de large. C’est par là que nous passerons avec notre redoutable engin… mais, pour les derniers mètres, il n’y a plus de terre ! Alors Thomas s’enfonce sans hésitation : pas question d’abandonner si près du but. Dans une ultime tentative de résistance, la lourde ferraille plonge. Un croc la rattrape et la maintient en surface. Les efforts de tous seront nécessaires pour lui faire gagner la rive et franchir la montée jusqu’à la première clairière aux déchets. A la municipalité d’achever le travail ! Monsieur le Maire nous a indiqué que ces ferrailles serviront à soutenir des projets au Nicaragua. Que demander de mieux ?
 
… Et nous nous prenons à rêver dune mise en valeur de ce site que nos yeux voient déjà sous un jour nouveau. Nouvel appel à tous ceux qui se préoccupent de la sauvegarde des « milieux naturels humides », une belle occasion de mise en pratique…
 
Sales, trempés, harassés, mais fiers de notre travail, nous quittons ces lieux, bien décidés à vérifier que de vaillants Vayens mettront fin à l’emprise des Vayens vauriens.
 
N.B.: Monsieur le Maire envisage de poser une barrière avec cadenas sur le seul accès restant. Nous ne pouvons que l'y encourager. Début 2010, il a fait ôter tous les détritus entassés, y compris les pneus! Une coopération fructueuse.